N’ayant pas de nouvelles de mon patron depuis près de deux semaines et l’échéance administrative approchant, je le harcèle de mails depuis quelques jours et de coups de fil qui raisonnent dans un immense appart’ de Panam’. Je commence à penser que le cadran de ce maudit téléphone ne parvient plus à afficher d’autre nom que le mien et que, par conséquent, les habitants ne décrochent plus ou presque. Pour cause, leurs amis et leurs proches ont un code : ils laissent sonner 3 fois, raccrochent, rappellent en laissant 5 sonneries et raccrochent, ensuite la famille Mauviette compose le célèbre 1313 (en verlan, chut … c’est un code !) pour enfin parler avec Mamie ou tata Suzon !
Bref, aujourd’hui, raté, c’est l’aide ménagère qui a décroché ! Comme elle ne fait pas partie de la famille Mauviette, mais de la famille Francos, on ne lui a pas donné le code secret ! Comme cette charmante personne ne ment pas, elle me passe direct Branquignole, le trouillomètre à zéro vu son ton chevrotant : « TTTttt oooopiiieeee, euhhhh je devais vous appeler et même vous voir aujourd’hui mais comme je n’aiiiii pas de bonnes nouvelles, je n’ai pas oséééééh, j’avais pppeur que vous m’engueuliez ». De ce préambule, je retiens « pas de bonnes nouvelles » et « peur » ! S’ensuite une conversation de 20 minutes où l’on tente de trouver une solution à ce problème qui le traumatise, où l'on convient d’un dépôt de papier urgent dans sa boîte aux lettres et où l’on fixe un RDV matinal, histoire qu’il voie un peu mon travail et donne éventuellement son aval pour la suite des évènements…
Bref, la relation habituelle : l’employé conseille le patron souffrant d’un stress pré-hivernal.
Mais de quel traumatisme souffre-t-il me direz vous ?
Et bien, je crois que je lui fais peur, ni plus ni moins.
Quand on n’arrive au point de ne plus oser appeler quelqu’un, quel degré de trouille atteint-on ? Ok le Mattheus Pilletus l’a traumatisé il y a quelques mois, Ok je le harcèle épisodiquement, OK j’exige des choses, en même temps si j’avais attendu qu’il propose, je ne disposerai toujours pas … du peu dont je dispose.
D’accord, je suis pas facile, quand il me dit qu’il pense bien à moi en ce moment, je réponds que ça me fait une belle jambe et que malheureusement je ne le sais pas. La télépathie pour moi n’a fonctionné qu’à 14 ans avec ma copine So’ sur un problème de maths. Et encore, c’était le jour du brevet, le stress doit jouer ???! Branquignole espère peut être que ça marche à nouveau. Sans nouvelles, je m’inquiète, ma copine Didine se voulant rassurante m’a suggéré qu’il était sûrement caché/enfermé/perdu dans les toilettes d’un grand bâtiment d’une faculté quelconque. Je vais jusqu’à appeler le secrétariat pour savoir s’il est passé dans le couloir ne serait-ce que pour une envie pressante … de café ! J’ai aussi joint l’administration centrale pour savoir s’il existe encore, tout simplement ! Parfois, en cas de silence prolongé et hivernal j’ai pu lui envoyer des mails pour m’enquérir de sa petite santé, les Branquignoles Mauviettes sont de petites choses fragiles, pensez-y si vous décidez d’en acquérir une. S’il hibernait je voulais en être informée pour savoir dans quel terrier lui envoyer mes chapitres. Il est évident qu’il les aurait lus au chaud en grignotant sa réserve de Kinder Bueno, ainsi il aurait peut être atteint les 3 cimes du désir … dans mes rêves !
Dans tout ça, je n’ai toujours pas de date, mais on se rapproche, la semaine semble être décidée … ouf !
"La patience une forme mineure de désespoir déguisée en vertu."
Ambroise Bierce - Le Dictionnaire du diable
1 commentaire:
j'ai plein de trucs sur le feu... mais je n'ai pas résisté ! Je suis venue voir. Et hop, c'est déjà vendredi !
Merci pour ce petit intermède qui me dilate la rate, allège ma journée et me rapproche du week end.
C'est "Toopie au pays des Mauviettes" !
Enregistrer un commentaire