Hier, une bobo fringuée façon bling bling, accompagnée de ses copines, n’a pas répondu à votre bonjour multijournalier, vous l’avez reprise en répondant « bonjour » à chacune de ses questions, à la troisième tentative elle a finalement capté et vous a jeté un « bonjour » du bout des lèvres comme un nonos à ronger ajoutant qu’elle ne vous disait pas bonjour pour ne pas vous faire perdre de temps ! (SIC)
Posons le décor, vous étiez en caisse au domaine de Toinette qui est un lieu d’un calme absolu : pas de file d’attente, donc personne derrière cette charmante bobo … réprimant votre énorme envie de vous moquer de son minois vous avez gentiment remarqué qu’un bonjour est souvent accompagné d’un sourire et instaure immédiatement le dialogue. Vous avez répondu à ses questions comme une vraie c13f/§zh toutes dents dehors (os oblige !) et toutes fossettes creusées (ouais, certains qui vous connaissent vont se marrer : Toopie tout sourire ???). Au final, ces abonnées à Marie-Chantal ont trouvé que c’était trop cher et qu’elles reviendraient plus tard pour avoir le tarif réduit, non sans vous avoir coupé la parole à chaque explication, mais elles ont dit au revoir !
Avec le bonjour qui disparaît, le merci qui fout le camp, le au revoir qui devient un grommellement et le s’il vous plaît dont il paraît que des scientifiques tentent l’opération de la dernière chance : sa reproduction en captivité, c’est une petite victoire que d’obtenir un bonjour / au revoir.
Aujourd’hui les gestes remplacent la parole, les touristes arrivent à votre caisse exténués par deux heures de queue et ne peuvent plus que lever le bras, tendre deux doigts et laisser échapper dans un souffle : « deu..eu ».
Ok, mais deux quoi ??? Passeports, billets, poulets frits, saucisses, hamburgers, merguez, ketchup ou moutarde ?
Bref, ils se heurtent à votre implacable « bonjour » souvent claironné et accompagné d’une banane (en guise de dessert, ça tient au corps pour la visite, pas de risque d’hypoglycémie), ça les surprend, les réveillent, les fait sourire en retour et on se met d’accord, même si parfois cela prend un quart d’heure de plus.
C’est presqu’une étude ethno de bosser chez p’tit Louis, on fait du social, on soulage, on console, on calme, on apaise, les câlins gratuits ne sont pas loin.
Notez que les jeunes ne sont pas les plus irrespectueux ; le troisième âge ne dit pas bonjour. Une gentille mamie n’hésite pas à labourer du coude les côtes de son mari car il n’a « pas dit bonjour à la gentille dame » !!! Cela lui vaut un regard noir et à vous un sourire un peu gêné, mais ça passe vite car vous n’êtes pas rancunière…
Cependant, faut pas trop vous chercher non plus. Un dernier exemple, une Carlotta blonde en jean et cuir accompagnée de son fils étudiant en Arts vous a fait une bonne crise l’autre jour. La carte d’étudiant de son fils ne comportant pas la mention ARTS en toutes lettres dessus, ils ont dû revenir acheter un billet. Gentiment, vous avez proposé un tarif réduit, le jeune homme a dit qu’il en avait "rien à foutre "de payer plein pot. Bah, ok, allons-y pour le tarif plein ! Après, sa maman voulait votre nom et celui de votre collègue pour que vous la remboursiez une fois qu’elle aurait fait un courrier. Vous l’avez priée de faire un mot sur le cahier de doléances (chez p’tit Louis, il y a des cahiers de doléances encore aujourd’hui compte tenu du succès de ceux d’il y a quelques 220 ans ?!), elle a dit ok mais vous a priée d’être plus précise la prochaine fois car vous leur faisiez perdre leur temps. Vous avez rendu la monnaie, donné le ticket et lancé : « Vous avez raison, le temps c’est de l’argent donc maintenant dépêchez-vous, allez-vite ! Au revoir ». Furieuse et pédante elle a lancé que vous n’aviez rien compris, "le temps c’est beaucoup plus important que l’argent" !
Sur ces bonnes paroles, votre serviteur vous dit au revoir et bon WE !
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