jeudi 20 novembre 2008

Revers d'une madeleine

Chacun d'entre nous a sa madeleine de Proust, perso, vous en avez un nombre impressionnant, la plupart sont olfactives, souvent elles ont un goût de nostalgie, mais une bonne nostalgie sucrée/salée.
Lorsque vous avez perdu un proche, la madeleine peut s'avérer étouffante, genre un kinder surprise tout blanc à l'extérieur car il est pourri de partout : il faut l'avaler ! Et y'a pas de surprise à l'intérieur !!!
Alors que depuis quelques mois, vous parvenez à penser à votre père sans trop de peine, certains souvenirs vous arrachant même souvent un sourire, un sourire parfois pitoyable mais qui n'en demeure pas moins la preuve irréfutable que le temps fait son oeuvre.
Tout doucement, perfide, en silence, il aplanit, lamine, souffle, laissant une sorte de poids qui devient quelquefois gérable, supportable, presque.
Ce temps écoulé, péniblement gagné, n'a plus aucune prise lorsqu'un Gérard Jugnot a l'idée d'apparaître en barbu sur grand écran, cette barbe géante, pour vous c'est de la barbe à papa, de la guimauve qui s'étale sous vos yeux. Vous pouvez alors sentir sous vos ongles le crissement des poils familiers, tandis que votre cou de petite fille se souvient du loup qui le mordillait, tous poils dehors tandis que vous gloussiez de plaisir.
Vos joues à vous lissées par les larmes, vous haïssez ce C.. de Jugnot et vous serrez les poings refusant de vous laisser aller à davantage de chagrin.
Paumes crispées, vous ne vous doutez pas de la baffe que vous prendrez un beau matin dans le métro, I POD vissé sur les oreilles, quand levant le nez de votre bouquin, vous tombez nez à nez avec une main gonflée d'oedème...
Ah ! Vous l'aviez oubliée celle-là !
Une douleur, à nouveau ce poids qui vous serre les tripes quand un flot d'images occultées depuis jours, semaines, mois, vous assaille et défile.
Voilà ce qui vous assomme, vous laisse KO, ces madeleines qui vous giflent à toute volée alors que vous ne voyez rien venir, ne pouvant esquiver les coups, reste à encaisser les chocs.
C'est une odeur, une sensation, un son, une image qui vous frappe et vous voici en pleine crise de manque telle une pauvre camée.

TOOPIE

Le manque de toi, je l'ai eu, je ne l'avais plus. J'aurai voulu l'avoir toujours. C'est ce manque qui me manquait, mais ce manque, ce n'était déjà plus toi. Claudie Gallay. Les déferlantes.
Vous n'en n'êtes pas là...puce que vous êtes.

Je vous promets quelque chose de plus drôle dans quelque temps... sorti de mon carnet jaune, qui m'accompagne dans mon trajet quotidien tel un p'tit kinder plein de surprises car c'est bi'tôt Noël !

2 commentaires:

o2 a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
o2 a dit…

C'est vrai qu'elles ont un gout aigre-doux ces madeleines... et si elles ne comblent pas le manque, elles maintiennent le souvenir en vie.
Un abrazo muy fuerte,
o2