vendredi 18 janvier 2008

Métro ... polisson !

Hier, je suis allée sur Panam et je me suis surprise à penser :" j’aime prendre le métro", enfin, honnêtement ce n’est pas tout à fait ça ; j’aime surtout observer la faune bariolée qui le peuple !
Et encore, je suis chanceuse car, compte tenu de mon emploi temps, j’arpente souvent le métro et ses couloirs à des heures de faible affluence. C’est ce qui est bien, ainsi, j’ai le loisir d’observer mes congénères et là, j’apprends, je me gave d’images et d’odeurs (vous avez bien lu, j’expliquerai plus loin la SEULE raison de ce qu’on peut qualifier de passion olfactive !) …), je rêvasse sur tous ces hommes, toutes ces femmes, bien mis, mal fagotés, plaisants ou pleins de morgue : je me régale !
C'est un passe-temps dérisoire auquel tous les Parisiens et Franciliens participent : acteurs ou spectateurs de scènes de vie souvent désopilantes ! Oui, on peut rire dans le métro …
Je me souviens de cet homme, bricoleur sans aucun doute, qui se tenait debout, droit comme un i, l'une de ses mains entourant de longues baguettes de bois, dont une des extrémités était posée sur le sol … j’ai vu le coup arriver : évidemment, une femme est entrée, a sorti son livre de poche, s'est aussitôt plongée dedans et, machinalement, a saisi les baguettes pour se tenir durant le temps du trajet ! L’homme n’a rien dit, mais quand le métro a freiné pour entrer dans la station suivante, les baguettes ont légèrement frémi, frémissement qui a sorti la femme de sa lecture et dans un hoquet de surprise, elle a levé la tête, s’est excusée, puis yeux baissés, s’est faufilée jusqu’à une place assise !
Le métro me fait voyager, comme quoi le ticket violet peut nous emmener très loin. Le mien m’emmène quelquefois au pays de mon enfance … l’odeur du chouraï, émanant de certaines africaines vêtues de boubous bariolés et coiffées de foulards assortis, m’enivre, me traverse l’âme et m’emmène illico dans un petit village de brousse, tout ça en une inspiration : bonheur ! J’arpente les rues de Dakar tout le temps où l'origine innocente de mon rêve partage ma banquette et les limites de mon espace personnel n’existent plus …
Elles ne reparaissent que lorsqu’un (ou une, soyons paritaire !) réfractaire au déodorant fait son entrée, chassant l’odeur d’encens (appel à l’acte sexuel au Sénégal …) pour polluer mon air fugacement paradisiaque !
Il faut dire que le métro est peuplé de nombreux réfractaires en tout genre. Pêle-mêle, citons, les réfractaires au dentifrice, les réfractaires au tee-short propre, les réfractaires aux chaussettes propres, les réfractaires au sourire, les réfractaires à l’éveil, les réfractaires aux enfants qui rient, les réfractaires aux lunettes qui tiennent leur journal à bout de bras, les réfractaires au cirage, et bien sûr, les plus remarquables (mais pas forcément les plus nombreux) : les réfractaires à la douche, et SURTOUT mes préférés, les réfractaires au parfum.
Comme je les chéris , grâce à eux, on évite une atmosphère atroce de mélange d’Eau Jeune, de Flower by Kenzo (qui pour ma part, désolée, me mène illico au pays des couches culottes ?! C’est inexplicable, je sais, si "ça" sentait la fleur, ça se saurait non ?), de n° 5, de Noa, bref, de Poison, … et autres divinités olfactives qui nous mènent sans escale au pays de la migraine !
Impossible de parler du métro sans rendre hommage à celle qui en est la reine : la Parisienne … femme dont la grâce et le bon goût ont fait la réputation du charme français. En sa présence, je regarde, je note, du coin de l’œil, les cheveux raccourcis, le retour de la frange, la persistance des ballerines, le retour du fourre-tout, l’importance des mitaines, le look abat-jour, le maquillage sensuel, j’apprends les tendances actuelles et, croyez moi, c’est beaucoup plus vivant, plus vaporeux, plus chaleureux que le papier glacé de Marie-Chantal ou Divine ...
Quand même tout ça avec un ticket ... ? RATP peut faire vibrer et pas seulement de colère ou d'impatience !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Le train italien régional ressemble à peu près à ça aussi...merci de me rappeler avec poésie mon quotidien...